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10 octobre 2013

100 km de Millau- 28 septembre 2013

Pour tous les coureurs, qu'ils soit du dimanche ou qu'ils soit un peu plus assidus, 100km, en courant est une distance un peu folle! Alors pour moi qui suis qualifié de coureur fous, envisager cette distance n'est qu'une sous-catégorie de la course à pied.

 

Le 27 septembre, direction Millau, pour « La Mecque » du centbornard, et oui, il paraît que celui qui n'a pas fait Millau n'est pas un centbornard... je tenais donc à rétablir cette injustice pour quelqu'un qui n'a fait qu'une seule fois Belves. Cette course va donc rentrer en plein dans ma préparation de course encore plus folle qu'est la Trans 333.

Après une semaine « ligth », je prend avec un copain, Marc, mon accompagnateur en vélo, la direction de l'Aveyron et plus particulièrement de Millau. Arrivée au camping dans la soirée, on file au retrait des dossards afin d'être prêts pour le lendemain. Entre préparation du sac, des affaires de course, du vélo, des plans de courses...même si perso j'en ai pas vraiment, la soirée est bien remplie.

Samedi matin, 7h15, réveil, à fond, douche, petit déjeuné avec notamment des pâtes, je saute dans ma tenue, puis dans mes baskets, et hop, go to Millau!

On sort le vélo, et on file à la ligne de départ, ou je rencontre quelques connaissances, Alain, Michel et d'autres coureurs castelroussin.

9h, Marc part direction Aguessac à 6km où sont placés les vélos car ils n'ont pas le droit de nous accompagner au départ. Dernier encouragements, à tout à l'heure..ok 10h25 max!!

Je rentre dans le SAS et j'aperçois Karim Atiki, un très bon coureur de 100bornes de La Berrichonne venu perfer sur Millau (record à 7h55-respect). Je discute avec lui, il à l'air en forme, mais un peu stressé dit sa femme. Moi, pas vraiment de pression chronométrique, mais quand même en temps que compétiteur c'est normal de vouloir faire plus!

On papote, et vers 9h30, on part pour un départ fictif, derrière la fanfare, au travers des rues de la ville. Petit arrêt pipi, puis nous arrivons quasiment sous l'arche, on essaye de se frayer un chemin pour être le plus près possible de la ligne. Que de coureurs, 1650 partants sur le 100bornes et près de 400 sur le marathon, IMPRESSIONNANT; les meneurs d'allures sont là 9h-10h-11h-...je les regarde car je ne veux pas être avec eux, j'espère bien être devant.

Petite musique de départ, et PAN! C'est partit pour une journée à courir, et bon sang que ça part vite.... sans doute des marathoniens mais ça nous ne pouvons le savoir; car encore une fois pas de distinction à l'arrière du coureur mais seulement sur le dossard.

J'essaye de remonter au mieux et de me dégager des coureurs qui ne devraient pas être devant au départ, pas facile ce slalom grandeur nature. Je rejoins Karim assez rapidement, puis nous suivons la meute. La foule nous encourage, nous félicite -au bout de 500m!!! le plus dur reste à venir :!

Ça y est Millau est derrière nous, on passe le 1er kilo en 4'12, cool, nous passons à un rond point ou la encore les applaudissements pleuvent, puis à nouveau la solitude. Nous somme dans un petit groupe de 10-12 coureurs, donc les questions fusent, « vous faites le marathon .?? » Après avoir fait le tour de la question, le silence retombe, seul la respiration des coureurs et le bruit d'impact des chaussures sur le bitume encore frais se font entendre.

Karim me demande si ça va? Oui pour le moment pourvu que ça dur:) et toi? Nickel !

J'essaye de couper au mieux les trajectoires à travers les virages, car mine de rien à la fin ça compte.

Je mène à mon tour le groupe de coureurs, au passage de caméramans et de photographes présent sur la 2x2 voies condamnées pour l'occasion. Le tempo est bon, nous somme régulier aux alentours de 4'15 au kilomètre. J'en profite pour regarder le paysage, car pendant qu'on est lucide, ça serai dommage de ne pas en profiter, nous sommes donc dans une vallée encadrée de grandes barres rocheuses un peu style dolomite et dessous la végétation reprend ses droits.

Nous arrivons bientôt à Aguessac, là ou je revois Marc qui m'attend normalement... patiemment le long de la route. D'ailleurs, on voit que le ralliement n'est pas loin car de plus en plus de personnes et de vélos sont présent sur le bord de la route. Ça y est Aguessac, premier ravito par ailleurs, j'arrive comme une bombe et chope un gobelet au passage sous les applaudissements. On se croirait au Tour de France!! Tiens une animation au rond point? Et non, ce ne sont que des parents qui manifestent contre le changement de tarif des cars dans la vallée... on passe sur un pont à la sortie du village, bien raid d'ailleurs, il casse les pattes lui, puis on s'engage sur la route des Gorges du Tarn, touristique qu'ils disent... on va en profiter; et en plus celle-ci est fermée à la circulation. Là, dans la la ligne droite un défilé de cyclistes, ils sont là! Maintenant reste à trouver Marc, ça ne devrait malgré tout pas être très compliqué car il y a des sas numéroté de 1 à 499, de 500 à 999, ...effectivement, je l'aperçois, il me filme, sympa! Je le prend au passage, il me demande si ça va? Je lui dis pour le moment, pourvu que ça dur! On entend au passage quelques allez les berrichons!!! tiens, on est connus aussi ici! Sympa.

Karim récupère à son tour son suiveur, l'allure va bon train, d'ailleurs son suiveur se rapproche de lui afin de lui dire sa moyenne sur le trajet passé: 4'15/km, ça va dit il, c'est bien!

Nous ne sommes plus autant dans le groupe mais quand même... il en reste bien 7-8, dont un seul qui est engagé sur le marathon. Marc vient à ma hauteur afin de me demander si je souhaitai quelque chose, je lui répond oui tiens donne moi donc de la pastèque (j'en prenais aux 6h de Châteauroux et j'avais trouvé ça vraiment bien!). Les kilomètres défilent alors que nous discutons et que le groupe s'amenuise de plus en plus. On rattrape un coureur qui nous dit « vous ne devriez pas allé si vite si vous faite le 100bornes » - pas gonflé le type car lui aussi fait le 100km et contrairement à nous il est parti très vite, et à première impression, il me semble assez près de la rupture; on verra bien qui sera devant à la fin..

 

On rentre dans le village de Boyne aux alentours du 15ème kilo sous les applaudissements, là un ravitaillement nous attend, je peste un peu car celui ci se situe à l'extérieur d'un virage à angle droit Grrr je ne comprend pas que dans une course comme celle ci qu'ils fassent ce que l'on voit trop souvent à mon goût dans les petites courses de campagne! Enfin bref, un verre d'eau et c'est reparti, on passe bientôt devant notre camping, kilomètre 18, je regarde Marc et lui dis, on va boire une bière! Ce n'est pas facile de passer devant son logement, l'envie de s'arrêter peut être énorme si celui si se trouve dans un passage plus délicat de notre course...enfin bref, on se fait doubler par un vélo-elliptique extérieur! Trop cool ça, d'ailleurs il sera notre sujet de conversation pendant un certain temps derrière. Arrivé à Beauregard, nous tournons sur la route de Le Rozier, là normalement si je me rappelle bien ça va monter un peu. On enjambe la rivière travers le village, c'est toujours sympa car il y a plus de spectateurs qu'ailleurs, on tourne ensuite sur la route de Peyreleau, ça y est ça monte enfin et encore plus quand on tourne en épingle direction La Cresse, là je suis seul en tête du petit groupe, je durci le rythme histoire de.. je prend rapidement 15-20m d'avance quand nous arrivons en haut de cette côte, au pied d'une forteresse. Je décide de m'arrêter pour une pause technique ;) les autres passent, je dis à Marc je vous rejoins. C'est important de s'arrêter en haut quand nous sommes dans un groupe, car c'est beaucoup plus facile de rentrer par la suite... Effectivement, ils ont pris presque 200m d'avance, je pars en trombe à presque 19km/h à ma montre, je double même les 2 voitures de commissaires qui nous suivent. Je reprend le groupe, groupe qui finalement se résume à ...3 puisque les autres sont un peu décrochés maintenant; la côte sans doute... je demande à Karim si ça va? Tout va bien... on continue dans cette descente, le rythme est bon, les jambes répondent. Nous passons toutes une partie de montée descente, j'irai même jusqu'à dire jusqu'au 40ème kilomètres. Je discute un peu avec le suiveur à Karim, il me apprend que je suis un ancien judoka, il me dit « oh moi aussi, j'ai été ceinture marron.. » je lui parle de Marc, très bon et très grand dans le monde du judo, et du coup c'est parti pour une petite discution judo, cool , ça fait en même temps défiler le chrono. En effet, nous arrivons dans Millau, le marathon prend fin, Karim passe lui aussi devant son logement, mais là ce n'est pas au 18ème! Visiblement, lui aussi irait bien faire une petite pause, même s'il ne paraît pas entamé par les kilomètres. Dans cette petite ligne droite, avec le vent de face, on est un peu scotché au bitume, et d'un coup 2 gars débarquent, peine bourre, comme si le vent ne soufflait pas, et en plus ils ne sont pas du marathon mais bien du 100km! De plus en plus de personnes, sont sur le bord de la route, les encouragements retentissent, les gens sont à la terrasse des cafés, c'est bien sympa. La circulation n'étant pas coupée on slalome quelques peu entre les voitures, ça n'est pas spécialement facile. On remonte cette grande avenue que nous avons descendu à pied toute à l'heure derrière la fanfare. On plonge dans le parc; direction le passage dans la salle des fêtes pendant que Marc m'attend à l'entrée, un petit ravito et c'est reparti. Je peste, car à mon arrivée, rien n'est servi, je demande un verre de Perrier et la nana met deux plombes pour me le donner; pendant ce temps Karim part...je repars enfin en 10ème position à l'issue des 42,195km en 3h12: content! Pourvu que ça dure.... je repart trouver Marc, je lui donne au passage 2-3 pâtes de fruits, on sort du parc, direction Creissels et le Viaduc. Karim à 200m d'avance, sur cette route qui monte quelque peu, je dois m'arrêter pour une pause technique importante, résultat, Karim file encore et encore, pour moi c'est cuit de le suivre.

De plus, on sort de Millau et j'aperçois une grande et grosse montée, cette montée est donc la première vrai difficulté de ce parcours, point positif, au retour ça descendra! ^^ Je commence à subir un peu, je regarde ma montre : normal!!! nous allons attaquer les 4h de course, je suis dans mon passage à vite perpétuel! Mais au moins je le savais. J'attaque néanmoins cette montée, je décroche Marc qui est à la peine, là j'avoue que je me dis... « et bein, c'est pas gagné si il est déjà lâché! » je file et je vois Karim en difficulté sur cette côte, il marche... son avance fond comme neige au soleil, je dépasse son suiveur lui aussi à la dérive, il marche en poussant.. et bien ça en calme plus d'un celle là! Au loin, je vois les gens marcher, soit en poussant le vélo, soit au lieu de courir. Perso, je dirais que cette côte à remit le bonhomme sur l'vélo!! le petit creux est partit.. jusqu'à quand? Je continu de monter à fond les ballons et je reprend Karim, je me met à sa hauteur et lui demande si ça va! Il me dit, ça cogne dur!! oui, effectivement celle là est costaud.

On reprend le chemin ensemble, nous voici sous le Viaduc de Millau :) km 50! la moitié du parcours..., cool, mais ais je entamé plus de la moitier de mes ressources? Je pense que oui, malheureusement.. :( que c'est beau ce monument... dommage qu'on ne passe pas dessus! Après un petit moment, alors que nous avons commencer la descente, Marc me rejoint; je lui dis direct, et bein alors tu as fais quoi? T'as pris une bière! Lol ^^ non non j'ai pris cher me répond il. Longue descente...ça va faire mal par la suite.. et surtout sur le retour. Nous filons droit vers Saint Georges de Luzançon, ou un ravito nous attend, manque de bol, soit on est passé trop vite, soit on était pas attentionné mais je ne l'ai pas vu.. Karim se détache peu à peu, je ne cherche pas à m'accrocher car je sais que maintenant que la descente est finie je vais souffrir, mon creux revient au galop et je ne suis plus aussi lucide qu'avant. Sortie du village, on empreinte une route qui monte sans discontinue sur 7 km jusqu'à Saint Rome de Cernon, ça sera en quelques sortes mon chemin de croix.

Que se fût long, que se fût dur... je semblai comme ancré dans le bitume tellement je faisais du surplace, j'avais beau recevoir les encouragements de Marc, me mettre à l'abri du vélo, rien.. la décadence! INTERMINABLE!!! le seul réconfort, pas grand monde me double, un ou deux tout au plus. A mi-parcours, un point d'eau, qu'il est le bienvenue lui!! je m'asperge d'eau, reprend du coca, du perrier, du coca, encore du perrier... je boirai la mer tellement j'ai besoin de changement. Marc me dit, aller on reprend même doucement, je m'exécute, me voilà reparti sur cette route, je m'accroche tant bien que mal, au mental, je serre les dents, ça va finir par passer me dis-je.

Me voilà enfin à Saint Rome, j'aperçois le ravitaillement en bord de route, la foule est présente tout autour, les acclamations font du bien au moral. Je me plonge la tête dans une bassine d'eau, limite j'entends pchhhhhh! Mdr que ça fait du bien! Je prend ensuite quelques pâtes de fruit, un thé, (et oui j''aime bien ça sur les courses, je trouve que même en pleine chaleur ça change, et j'apprécie) coca, perrier puis me décide à repartir. Je commence à voir le bout du tunnel, même si ce n'est pas la panacée non plus. Sorti de Saint Rome, je me rappelle que lors du visionnage du parcours sur internet, c'est une route avec 3 lacets qui bascule ensuite sur Saint Afrique. C'est un profil que j aime particulièrement, une côte, à 5-6% assez régulière, je récupère malgré un rythme soutenue pour le profil, mon trou noir semble passé. J'enchaine les lacets en suivant Marc, je fixe son garde boue de vélo et on monte à plus de 10km/h! Cette côte, finalement redoutée, passe plutôt facilement, sauf la longue partie après la dernière épingle qui débouche sur le plateau, pas souvenir que ce soit si loin.

Arrivé au col, petite pause technique.. puis je repars plutôt bien, et oui l'intérêt de l'arrêt en haut plutôt qu'en bas, c'est la reprise plus facile! On appelle ça le métier qui rentre.

Nous arrivons au ravitaillement du 65ème, et là rebelote, la tête dans la bassine, un thé, coca, perrier , pâte de fruit puis on repart direction.. Saint Afrique! Que de la descente pendant 7km, 4,5 à 5% puis 2,5 à 7-8%, ça va cogner au retour! Tout ce passe bien, j'arrive même à reprendre et doubler un gars, plutôt content de moi, je passe le marquage 75km (qui est dans l'autre sens) quand nous croisons la voiture ouvreuse, Ludovic Dilmi, une légende du 100 bornes et des 24h, est en tête, il me paraît ultra facile...je l'encourage, et fais un petit calcul dans ma tête, il a 7,5km d'avance sur moi: ça va je suis satisfais, car malgré mon creux, ce n'est pas beaucoup. Je continu cette descente infernale vers Saint Afrique, qu'elle est longue, je croise un peu plus loin le second et encore plus loin le 3ème vraiment décroché; il a fait le trou. J'arrive dans le village et je croise Karim dans l'autre sens, je le félicite et l'encourage, il à l'air vraiment bien, on file sur le long de la place du village; je me fais encourager par un italien... en italien! Trop classe! J'arrive au ravito, là ça va mieux, je demande un thé, mais il n'y en a pas, alors café, non! soupe? Oui, je vais le chercher...pfff je l'attend, et j'en profite pour me ravitailler, la soupe arrive, je l'avale, prend 2-3 pâtes de fruits pour Marc qui n'a pu accéder au ravito et on repart, 19ème me disent il.

Je suis encore pas sortie du village quand j'entends le speaker annoncer la 1ere féminine... oh celle là elle va me dépasser! J'entame la côte, quand on croise le ballon 9h!!! aie! Je dis à Marc, ça va être chaud de finir devant, il reste 25km. Il me répond mais non ça va le faire, accroche toi. Elle va être longue..et dur! Comme je les aimes (dédicace là!!!) Les paroles entre le coureur et l'accompagnateur sont de plus en plus brève avec le défilé des kilomètres, non que je ne puisse parler, mais simplement, car la concentration est plus intense, la moindre perte d'énergie est chassée. Cependant, de temps à autre un sujet anodin est quand même le bienvenue..

Je déconnecte quelque peu mon cerveau et j'ordonne à mon corps de courir. Je suit Marc et je regarde le pneu arrière, lui mets le rythme, assez élevé d'ailleurs, 9-10km/h dans un premier temps puis 11,2 par la suite. Je tiens bon, les jambes aussi, et d'ailleurs les siennes aussi, lol!

 

Je double 1 coureur, et quasiment dans le même temps, je me fais déposer par la première femme.... ouah, énorme! alors que je pensais être au taqué... pfff je m'accroche malgré tout, et continu. Alors que j'ai l'impression que ça ne fait vraiment pas longtemps qu'on est parti de Saint Afrique, nous voilà au ravitaillement de Fergues. Je me plonge à nouveau la tête dans la bassine, mais là ça va mieux, malgré tout je prend Coca, thé et Perrier et nous voilà repartis sans perdre trop de temps. L' afflux des coureurs commence vraiment à être plus important, nous voilà parti pour 13km de descente, ça va vraiment cogner, mais permettre surtout de se rapprocher sérieusement du but final! Nous croisons plusieurs fois le Samu, et autre ambulances... j'en « rigole » avec Marc, mais on est conscient que ça peux basculer sur un rien... Nous serons encouragés pendant les 13 km de descente, et félicités; j'en profite à dire à Marc, mais ils sont inconscient, s'ils savaient se qui les attend... ça serai plus à moi de les encourager!! Je croise Mathieu, un coureur de Neuvy que je connait, il me félicite, je l'encourage et puis nous voilà chacun parti dans son aventure. J'enchaine les épingles à un rythme effréné, près de 15km/h, les jambes répondent et j'essaye au maximum de ne pas taper du pied, pour ne pas fatiguer davantage les articulations. Maintenant, le flot des coureurs est très important, ils marchent tous alors qu'a cet endroit on courrait. Revenir sur ses pas fait un bien fou au moral, je m'arrête au ravitaillement de Saint Rome, je demande du chaud, elle me répond en haut des marches dans la salle des fêtes...aie! Tampis, j'y vais, je monte les marches, prend mon thé et repars, la tête dans la bassine, les filles du ravitaillement me regardent bizarrement d'un air de dire, il est fou lui ! ^^ je reprend ma route aussitôt, Marc relance la machine, on papote un peu, on croise des gens costumés, clowns, Batman en ...Crocs!!! on en voit dans tous les sens. C'est vraiment cool, ça change, par contre on sent que se sont des coureurs qui le font en détente, la masse est passé, ils se font de moins en moins nombreux.

Saint George, nous voilà!!! km 88, juste avant le ravito et la montée infernale vers le viaduc, j'arrive au passage à niveau, quand...les barrières se ferment pour laisser passer un train!!! incroyable!! un train!! fallait que ça tombe sur moi ça, Marc rigole, moi aussi... les barrières se lèvent et je repars, quand dans la ligne droite du village je vois un panneau ravitaillement! Oh celui que l'on avait raté à l'aller, je décide d'y aller sachant ce qu'il se passe derrière... ils nous font rentrer dans la cours, puis dans l'école, puis dans le gymnase, ça n'en fini pas! Que de temps perdu.. ou gagné par la suite, je ne sais pas. Je ressorts, et nous voilà reparti pour les 11 derniers kilomètres, mais surtout la dernière difficulté de cette course, Marc se place encore devant, et imprime le rythme, je me contente de suivre, à 11km/h! D'un coup il me dit regarde loin devant, il y a deux coureurs, le premier à 400m, mais le 2ème est facilement à 1km devant.. et là il me dit on les bouffes! Je rigole, plutôt jaune d'ailleurs mais je lui fais confiance et lui répond, vas y fait le nécessaire je te suit. Il remet une couche, on est au taqué, à plus de 12km/h... effectivement, le premier est repris très rapidement, ...il me reste 3 km afin de dépasser l'autre. La montée me semble facile, c'est assez incroyable, leur avance fond comme neige au soleil, nous sommes à 500m du viaduc quand je dépose littéralement ce coureur à la dérive. Je dis un grand merci à Marc, il me répond super, énorme!! oui effectivement, on passe devant le marquage en sens inverse, 50km, un groupe de coureurs se prennent en photo devant...eux ils ne sont pas arrivés!! mais ils s'éclatent c'est le principal. Je bascule sur la descente dans laquelle j'avais rattrapé Karim ce matin, j'envoie du bois, plus de 16km/h. Je me retourne de temps en temps afin de connaître l'ampleur des dégâts...ça devrait le faire. On entame, une dernière petite côte, qui fait mal aux jambes suite à cette descente, je serre les dents une dernière fois, on cours maintenant sur une piste cyclable, je vois le ravito, Marc me dit on ne le prend pas, je lui répond si si je préfère mais très rapidement. Un coca, 2 -3 encouragements et c'est repartis. On rentre dans Millau, traverse la rivière et profitant pour voir une superbe maison pilotis, on courts entre les véhicules, comme tout a l'heure, je rentre sur la dernière ligne droite, encore moins d'un kilomètre. Je croise des coureurs indriens qui m'encouragent sur le bord de la route, c'est sympa, je file sur cette avenue, Marc me booste une dernière fois, j'en remet une couche. Je passe la ligne de chemin de fer, je vois le parc, un afflux d'énergie m'envahit, tel Astérix prenant de la potion magique. Je rentre à bloc, Marc à mal à me suivre, cette petite côte me semble une descente prononcée, je cours tel une gazelle, je vole tel un oiseau, je récolte les applaudissements de spectateurs le long des barrières.

J'arrive sur le tremplin me permettant de me rendre à l'arrivée, je marche sur ce tapis vert, les yeux presque en larmes, je franchi à l'annonce de mon nom la ligne d'arrivée en 8h51'13  et surtout 17ème sur 1650 partants. (9ème séniors). Je boucle mon premier Millau!!!! la joie m'envahis, je file retrouver Marc, qui me félicite. Je le remercie fortement, c'est grâce à toi, sans toi j'y serai encore!

 

Je prend quelques collations et file au massage avant que trop de coureurs soient arrivés. Je croise Karim, sur une table, il me dit qu'il fini 5ème en 8h18!!énorme ce type! Chapeau bas l'artiste..

Le massage me fait un bien fou, même si les jambes étaient relativement bien pour la durée de l'effort. Pendant le massage, les 2 coureurs que j'ai déposés arrivent, ils n'en reviennent pas de comment je les ai lâchés. J'avoue que j'étais content.

J'ai au passage, une petite ampoule que je ne me suis même pas aperçu. La podologue, très gentille me la soigne, et me voilà reparti, non pas pour le 100bornes, mais direction la voiture.

 

Finalement, sans véritable préparation 100km je bats mon chrono de 44' sur un parcours plus dur.

 

Maintenant, plus rien au programme, je ferai à l'intuition... et encore certainement une ou deux grandes sorties dans les Pyrénées ou autre.

Vite fait, enfin façon de dire... la vidéo du parcours ainsi que le profil de la course:

profil-40 millau

profil-100 millau

http://www.youtube.com/watch?v=vB_fTFD6m80#action=share&hd=1

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Commentaires
G
merci beaucoup thierry. Bravo à toi d'avoir fini et d'avoir attendu ton camarade, ça n'est jamais chose facile. <br /> <br /> Les performances c'est bien, mais le plaisir c'est le mieux!! emmener quelqu'un décrocher le Graal là c'est le pied!
T
Moi aussi, c'était mon premier Millau. Bon, pas sur les mêmes bases parce que j'ai passé l'âge des performances et que j'ai attendu un copain qui lui a souffert, mais j'ai énormément apprécié ce que j'appelle un vrai compte rendu (des détails de course, des sensations perso et des ressentis en pagaille). Bravo pour la verve des lignes et bravo bien sûr pour la performance sportive !
K
Salut Aurélien,<br /> <br /> <br /> <br /> Quel périple à Millau ! Te voilà Centbornard à Millau en 8h50 et des brouettes. C'est un excellent chrono alors que ce n'était pas ta course principale de la saison.<br /> <br /> Millau, ça reste une course à part, exceptionnelle de laquelle on ne ressort jamais indemne. Millau, ça change la vie d'un centbornard.<br /> <br /> <br /> <br /> J'étais très content d'avoir partagé toute la première partie avec toi, on peut dire que le Berry était "dans la scène" ! Dommage qu'on n'ait pas pu continuer après la côte de Creissel. Après, c'était chacun son aventure.<br /> <br /> <br /> <br /> Tu verras, tu reviendras à Millau. Tous les mordus reviennent à Millau pour se confronter avec soi-même, quitte à se faire violence.<br /> <br /> <br /> <br /> Bon courage dans la dernière ligne droite avant ton périple marocain.<br /> <br /> <br /> <br /> Karim
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